La mutation génétique STK11 : risques et traitements
La mutation génétique STK11, également connue sous le nom de syndrome de Peutz-Jeghers (SPJ), est une condition héréditaire rare qui affecte environ 1 personne sur 200 000. Les personnes atteintes de SPJ développent des polypes sur leurs muqueuses et sont plus susceptibles de développer des cancers du tube digestif et d’autres organes, comme les ovaires et les poumons. Dans cet article, nous examinerons de plus près ce qu’est la mutation STK11 et comment elle peut affecter les personnes atteintes de SPJ.
Qu’est-ce que la mutation STK11?
La mutation STK11 est une mutation génétique autosomique dominante, ce qui signifie qu’une seule copie de la mutation est nécessaire pour causer la maladie. La mutation se produit dans le gène STK11, qui fournit des instructions pour produire une enzyme appelée kinase STK11. Cette enzyme agit comme un suppresseur de tumeur, limitant la croissance des cellules cancéreuses en régulant la signalisation cellulaire.
Les personnes atteintes de SPJ ont une mutation dans le gène STK11 qui fait que l’enzyme kinase STK11 ne fonctionne pas correctement. Cela peut entraîner une croissance excessive des cellules et la formation de polypes sur les muqueuses. Les polypes sont des excroissances non cancéreuses qui peuvent se former sur les muqueuses de l’intestin grêle, du côlon, de l’estomac et d’autres organes. Les polypes peuvent être très petits ou atteindre plusieurs centimètres de diamètre.
Quels sont les symptômes du syndrome de Peutz-Jeghers?
Les symptômes du SPJ peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre. Certaines personnes ne présentent aucun symptôme alors que d’autres peuvent connaître des problèmes dès la petite enfance. Les symptômes les plus courants du SPJ comprennent:
– La présence de taches sombres sur les lèvres, les gencives, la bouche, les doigts et les orteils. Ces taches peuvent varier de couleur, allant du brun clair au noir.
– La formation de polypes sur les muqueuses. Les polypes peuvent entraîner des douleurs abdominales, de la diarrhée et des saignements rectaux.
– Les complications liées aux polypes tels que l’occlusion intestinale ou la torsion de l’intestin.
– Une augmentation du risque de développer des cancers de l’intestin, de l’ovaire, du poumon, du pancréas et de l’estomac.
Comment est diagnostiqué le syndrome de Peutz-Jeghers?
Le diagnostic du SPJ implique une combinaison de tests et d’examens physiques. Les tests génétiques peuvent être utilisés pour rechercher la mutation STK11 spécifique associée au SPJ. Les tests génétiques peuvent être effectués sur un échantillon de sang ou sur des tissus tels que des polypes ou des excroissances cutanées.
Une endoscopie peut également être utilisée pour visualiser les polypes présents dans l’intestin grêle, le côlon et l’estomac. L’endoscopie utilise un tube mince et flexible équipé d’une caméra pour examiner l’intérieur des organes.
Il est important de noter que tous les polypes n’ont pas besoin d’être retirés. En règle générale, seuls les polypes qui sont de grande taille ou qui causent des symptômes sont retirés. Les polypes retirés peuvent être examinés pour détecter des signes de cancer.
Quels sont les risques associés au syndrome de Peutz-Jeghers?
Les personnes atteintes de SPJ ont un risque élevé de développer des cancers de l’intestin, de l’ovaire, du poumon, du pancréas et de l’estomac. Le risque dépend de nombreux facteurs, notamment de l’âge auquel les polypes sont détectés, de leur nombre et de leur taille.
Les personnes atteintes de SPJ doivent subir des examens réguliers pour détecter rapidement tout signe de cancer ou de nouvelle croissance de polypes. La fréquence des examens dépend de l’âge et du sexe de la personne, ainsi que de la présence de symptômes ou de polypes.
Comment est traité le syndrome de Peutz-Jeghers?
Il n’existe pas de traitement curatif pour le SPJ. Le traitement vise à réduire les symptômes et à prévenir le développement de nouveaux polypes et de cancers. Les traitements recommandés pour les personnes atteintes de SPJ comprennent:
– La surveillance régulière des polypes et des cancers par des examens tels que les coloscopies, les endoscopies et les échographies abdominales.
– L’ablation des polypes qui sont de grande taille ou qui causent des symptômes.
– La chirurgie pour prévenir les complications des polypes, telles que l’obstruction intestinale ou la torsion de l’intestin.
– La prophylaxie des cancers en retirant tout organe présentant un risque élevé de cancer, comme les ovaires.
– L’utilisation de contraceptifs oraux peut réduire le risque de cancers de l’ovaire et de l’utérus chez les femmes porteuses de la mutation STK11.
Les personnes atteintes de SPJ peuvent également bénéficier de conseils sur le mode de vie, notamment pour arrêter de fumer et pour adopter une alimentation saine riche en fibres et pauvre en graisses saturées.
En conclusion, la mutation STK11 est une maladie héréditaire rare qui peut causer des polypes sur les muqueuses et augmenter le risque de cancers. Les personnes atteintes de SPJ doivent subir des examens réguliers pour détecter rapidement tout signe de cancer ou de nouvelle croissance de polypes, et des traitements peuvent être mis en place pour prévenir ou traiter ces affections. Si vous avez des antécédents familiaux de SPJ ou si vous présentez des symptômes tels que des taches sombres sur les lèvres ou des douleurs abdominales, consultez votre médecin pour un dépistage.