L’antibiorésistance est une préoccupation majeure pour les professionnels de la santé. Que l’on soit médecin, pharmacien, chercheur ou infirmier, les effets de l’antibiorésistance sont observés sur le terrain de manière quotidienne. Cet article abordera les raisons pour lesquelles l’antibiorésistance se produit.
L’utilisation excessive d’antibiotiques
L’une des principales causes de l’antibiorésistance est l’utilisation excessive d’antibiotiques. Les patients ont souvent recours aux antibiotiques pour traiter des infections virales, ce qui est un non-sens, car les antibiotiques ne sont efficaces que contre les bactéries. Le surtraitement conduit à une exposition accrue aux antibiotiques, favorisant ainsi l’apparition de souches résistantes. En effet, lorsque les antibiotiques tuent une grande partie des bactéries, les plus résistantes survivent et se multiplient, augmentant ainsi leur population.
L’utilisation inadéquate d’antibiotiques
Outre l’utilisation excessive, l’utilisation inadéquate des antibiotiques peut également favoriser l’antibiorésistance. Les patients sont souvent traités avec des doses d’antibiotiques inappropriées ou pour des durées trop courtes, favorisant ainsi l’apparition de souches résistantes. L’utilisation d’antibiotiques à dose sous-thérapeutique peut également favoriser l’apparition de souches résistantes, car il n’élimine pas complètement les bactéries.
L’utilisation d’antibiotiques chez les animaux
L’utilisation massive d’antibiotiques dans l’élevage d’animaux peut également être une cause majeure d’antibiorésistance. En effet, les animaux sont souvent traités avec des antibiotiques pour prévenir les infections, ce qui favorise le développement de souches résistantes chez les bactéries. Les antibiotiques sont administrés en grande quantité pour accélérer la croissance et éviter les maladies qui sont couramment connues pour affecter les animaux d’élevage. L’utilisation d’antibiotiques chez les animaux d’élevage doit être réglementée afin de limiter le risque d’antibiorésistance.
L’augmentation des échanges internationaux
Le nombre croissant d’échanges internationaux rend l’antibiorésistance plus rapide et plus dangereuse. Les voyages internationaux peuvent faciliter la transmission de souches bactériennes résistantes. Les voyageurs peuvent ramener de nouvelles souches résistantes dans leur pays d’origine, et ces souches peuvent ensuite se répandre rapidement dans la population. Les maladies ne connaissent pas de frontières, et le même est vrai pour les souches bactériennes résistantes.
La transmission de souches bactériennes résistantes
La transmission de souches bactériennes résistantes peut se faire par divers moyens tels que l’air, l’eau, les aliments, les surfaces, les instruments médicaux, et même par les insectes. Les bactéries résistantes se propagent également lorsqu’une personne infectée entre en contact avec une autre personne, transmettant ainsi la souche résistante. La transmission des bactéries résistantes est plus fréquente dans les hôpitaux où les patients sont souvent en contact étroit les uns avec les autres. Les infections nosocomiales sont également une source majeure de transmission de souches bactériennes résistantes.
Les souches bactériennes qui se sont déjà adaptées à l’environnement
Les bactéries résistantes ont une capacité d’adaptation incroyable qui leur permet de survivre dans des environnements hostiles. Les bactéries qui ont subi des mutations ou qui ont été exposées à des antibiotiques sont souvent en mesure de produire des enzymes qui dégradent les antibiotiques ou d’activer des mécanismes de pompage pour les éliminer. Les bactéries peuvent également développer des mutations dans leur ADN, rendant ainsi les antibiotiques inefficaces. Ces bactéries soumettent une pression sélective qui conduit à la sélection des bactéries qui ont développé des caractéristiques leur permettant de résister aux antibiotiques.
Conclusion
L’antibiorésistance est un problème grave qui peut entraîner une augmentation des infections bactériennes, des taux de mortalité et des coûts de santé. Les causes de ce phénomène sont multiples, et chaque personne est responsable de la limitation de sa propagation. Pour contrer ce fléau, des mesures doivent être prises pour limiter l’utilisation d’antibiotiques lorsque cela n’est pas nécessaire, pour appliquer des doses correctes d’antibiotiques lorsque cela s’avère utile, pour réglementer l’utilisation d’antibiotiques dans l’élevage d’animaux, pour contrôler les échanges internationaux, pour renforcer les mesures d’hygiène et pour sensibiliser la population quant à l’importance de la prévention des infections.