antibiotic resistant gonorrhea | Les points importants

La gonorrhée résistante aux antibiotiques: un danger mondial croissant

La gonorrhée est une infection sexuellement transmissible (IST)1 très courante causée par la bactérie Neisseria gonorrhoeae. L’OMS estime que chaque année, il y a environ 87 millions de nouveaux cas de gonorrhée dans le monde2. Bien que la plupart des cas sont traitables avec des antibiotiques, la résistance aux antibiotiques est en train de devenir un problème grave pour l’efficacité du traitement de la gonorrhée.

Les médecins ont utilisé des antibiotiques pour traiter la gonorrhée depuis la fin des années 1930. Cependant, la capacité de Neisseria gonorrhoeae à développer des résistances aux antibiotiques a été constatée dès les années 19403. Au fil des décennies, la résistance aux antibiotiques s’est accrue chez Neisseria gonorrhoeae en raison de l’utilisation inappropriée ou excessive d’antibiotiques pour traiter la gonorrhée, ainsi que de la propagation de la souche résistante parmi la population.

Les antibiotiques sur lesquels nous avons compté pour traiter la gonorrhée ont perdu progressivement leur efficacité au fil des années. Par exemple, la pénicilline et d’autres antibiotiques de la famille des bêta-lactamines se sont révélés inefficaces contre la gonorrhée dans les années 1980. Les fluoroquinolones se sont avérées être une solution de rechange efficace, mais leur utilisation répétée a conduit au développement de résistances chez Neisseria gonorrhoeae. Ainsi, en 2007, l’OMS a recommandé l’utilisation du céfixime, un antibiotique de la famille des céphalosporines, comme traitement de première intention pour la gonorrhée4.

Cependant, avec l’arrivée de la résistance à la céphalosporine chez Neisseria gonorrhoeae, il y a une grande préoccupation que nous soyons à court d’options efficaces pour traiter la gonorrhée6. L’OMS a averti que la gonorrhée pourrait devenir incurable à moins que de nouvelles solutions ne soient développées pour traiter les souches de Neisseria gonorrhoeae résistantes aux antibiotiques7.

La gonorrhée résistante aux antibiotiques est en train de devenir une préoccupation de santé publique mondiale. En 2016, l’OMS a identifié la gonorrhée résistante à la céfixime chez des patients en Australie, en France, au Japon, en Norvège, en Suède et au Royaume-Uni8. La résistance aux céphalosporines est particulièrement préoccupante car il s’agit des antibiotiques de dernière ligne pour le traitement de la gonorrhée. Si Neisseria gonorrhoeae développe des résistances à ces antibiotiques, il n’y aura plus de traitements efficaces pour la gonorrhée.

La gonorrhée résistante aux antibiotiques est un problème mondial, mais les pays à faible revenu sont les plus durement touchés. Les systèmes de santé publics des pays à faible revenu sont souvent sous-financés et mal équipés pour faire face à la gonorrhée résistante aux antibiotiques. En outre, la stigmatisation et la discrimination liées à la gonorrhée peuvent empêcher les personnes de chercher un traitement, ce qui aggrave la propagation de la maladie. Les gouvernements et les organisations de santé doivent travailler ensemble pour prévenir et traiter la gonorrhée résistante aux antibiotiques chez les populations vulnérables.

Les conséquences de l’incurabilité de la gonorrhée sont graves. La gonorrhée non traitée peut conduire à de graves complications de santé, notamment la maladie inflammatoire pelvienne chez les femmes et l’infertilité chez les deux sexes9. En outre, l’OMS a averti que la gonorrhée résistante aux antibiotiques augmenterait le risque de transmission du VIH en détruisant la muqueuse de l’appareil génital, ce qui pourrait faciliter l’entrée du VIH dans l’organisme10.

Pour faire face à la gonorrhée résistante aux antibiotiques, nous avons besoin d’une approche globale. Les gouvernements et les organisations de santé doivent travailler ensemble pour prévenir la propagation de la gonorrhée en encourageant le dépistage régulier, la promotion de l’utilisation de préservatifs et la sensibilisation du public à la nécessité d’un traitement rapide en cas de gonorrhée. De plus, il est impératif d’investir dans la recherche pour développer de nouveaux traitements efficaces pour la gonorrhée résistante aux antibiotiques.

Il est également important de mettre en œuvre une utilisation judicieuse des antibiotiques dans les soins de santé, en particulier pour le traitement de la gonorrhée. Les médecins doivent éviter la prescription inutile d’antibiotiques et veiller à ce que les antibiotiques soient administrés correctement. Les gouvernements doivent renforcer la réglementation des antibiotiques pour éviter leur utilisation inutile et l’abus chez les humains et les animaux.

En résumé, la gonorrhée résistante aux antibiotiques est un problème mondial croissant avec des conséquences graves pour la santé publique. Nous ne pouvons pas être complaisants en pensant que la gonorrhée est facilement traitable avec des antibiotiques, car cela ne sera peut-être pas le cas à l’avenir. Il est temps d’agir maintenant avant qu’il ne soit trop tard pour trouver de nouvelles solutions pour la gonorrhée résistante aux antibiotiques.

Leave a comment