Les anticorps anti-peptides cycliques citrullinés IgG: qu’est-ce que c’est et que révèlent-ils ?

Le système immunitaire est l’une des défenses les plus importantes de notre corps contre les maladies et les infections. Il est capable de reconnaître les substances étrangères et les agents pathogènes et de déclencher une réponse immunitaire adaptée. Cependant, dans certains cas, le système immunitaire peut également s’attaquer aux tissus du corps lui-même, ce qui entraîne des maladies auto-immunes.

Dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde, une maladie auto-immune chronique, le système immunitaire attaque les articulations, ce qui entraîne une inflammation, une douleur et une raideur. La polyarthrite rhumatoïde affecte environ 1 % de la population mondiale et touche principalement les femmes âgées entre 30 et 50 ans.

Pour diagnostiquer la polyarthrite rhumatoïde, les médecins doivent identifier les marqueurs sanguins spécifiques qui indiquent la présence de la maladie. Les anticorps anti-peptides cycliques citrullinés IgG (ACPA IgG) sont l’un des marqueurs les plus fiables de la polyarthrite rhumatoïde.

Dans cet article, nous allons découvrir ce que sont les anticorps anti-peptides cycliques citrullinés IgG, comment ils sont produits et ce qu’ils révèlent sur la polyarthrite rhumatoïde.

Qu’est-ce que les anticorps anti-peptides cycliques citrullinés IgG ?

Les anticorps anti-peptides cycliques citrullinés IgG sont des anticorps spécifiques produits par le système immunitaire des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Ils sont produits en réponse à des peptides cycliques citrullinés (PCC), qui sont des peptides modifiés par une enzyme appelée la peptidylarginine désiminase (PAD).

La citrullination est un processus biochimique naturel qui implique la modification de l’acide aminé arginine en citrulline. La PAD est une enzyme qui catalyse la citrullination des protéines. Cependant, chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, la PAD est activée de manière excessive, ce qui entraîne la citrullination excessive des protéines dans les articulations.

Cette citrullination excessive des protéines crée des PCC, qui stimulent la production d’ACPA IgG par le système immunitaire. Les anticorps ACPA IgG se lient spécifiquement aux PCC et déclenchent une réponse immunitaire contre les protéines citrullinées dans les articulations, ce qui entraîne l’inflammation et la destruction des tissus articulaires.

Comment sont produits les anticorps anti-peptides cycliques citrullinés IgG ?

La production d’ACPA IgG implique plusieurs étapes de la réponse immunitaire adaptative. Tout d’abord, les PCC sont présentés aux cellules présentatrices d’antigènes (CPA) par des molécules appelées complexes majeurs d’histocompatibilité (CMH). Les CPA, généralement des cellules dendritiques et des macrophages, présentent les PCC aux lymphocytes T CD4+ (une population de lymphocytes T helper).

Les lymphocytes T CD4+ activent ensuite les lymphocytes B, qui produisent des anticorps anti-PCC spécifiques. Les anticorps anti-PCC sont principalement des IgG, bien que d’autres sous-classes d’anticorps puissent également être produites.

Les PCC peuvent être présentés avec différents types de CMH, mais les études ont montré que la présentation des PCC avec le CMH de classe II HLA-DR est la plus efficace pour stimuler la production d’ACPA IgG.

Que révèlent les anticorps anti-peptides cycliques citrullinés IgG sur la polyarthrite rhumatoïde ?

Les anticorps anti-peptides cycliques citrullinés IgG sont l’un des marqueurs les plus fiables de la polyarthrite rhumatoïde. Les tests de détection d’ACPA IgG sont plus sensibles et plus spécifiques que les tests de détection des facteurs rhumatoïdes, un autre marqueur de la polyarthrite rhumatoïde.

Un test de détection d’ACPA positif indique que le système immunitaire a produit des anticorps anti-PCC spécifiques, ce qui indique la présence de la polyarthrite rhumatoïde. Les chiffres précis varient selon les études, mais il est généralement admis que 60 à 80 % des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde ont des niveaux détectables d’ACPA IgG.

Les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde qui ont des niveaux élevés d’ACPA IgG ont tendance à avoir des symptômes plus graves et un risque accru de dommages articulaires à long terme. Les niveaux d’ACPA IgG peuvent également aider à prédire la réponse au traitement et la progression de la maladie.

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Conclusion

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune chronique qui peut provoquer une douleur, une inflammation et une destruction des articulations. Les anticorps anti-peptides cycliques citrullinés IgG, qui sont produits en réponse à des peptides modifiés par la citrullination excessive, sont l’un des marqueurs les plus fiables de la polyarthrite rhumatoïde.

Les niveaux d’ACPA IgG peuvent aider à diagnostiquer la maladie, à prédire la réponse au traitement et à la progression de la maladie. Les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde qui ont des niveaux élevés d’ACPA IgG ont tendance à avoir des symptômes plus graves et un risque accru de dommages articulaires à long terme.

Il est important de souligner que la présence d’ACPA IgG n’indique pas nécessairement la présence de polyarthrite rhumatoïde, car ces anticorps peuvent également être présents dans d’autres maladies auto-immunes et chez certains individus en bonne santé.

Cependant, le test de détection d’ACPA IgG est un outil précieux pour aider à diagnostiquer et à suivre les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde.